Sarchiasme, n.m., du grec σάρξ, chair, et χίασμα, poutres en forme de croix. Ironie amère et fielleuse, témoignant d’un usage fort subtil et raffiné, et réellement souverain de la langue française, et si mordante que celui qu’elle vise en est irrémédiablement marqué du sceau du ridicule le plus consommé, et meurtri de la vindicte qui l’accompagne. Le sarchiasme est analogue, au plan littéraire, au supplice du crucifiement : il offre une mort honteuse et douloureuse à la réputation de qui en est la victime par un procédé dont la cruauté le dispute à l’éclat.
- « Mon Père, je m’accuse de n’avoir épargné quiconque à la Cour de mes redoutables sarchiasmes. » Louis de R., Duc de S.-S., pénitent anonyme.
- « Comme un malheur n’arrive jamais seul, sa simple évocation provoque l’ennui », répliqua dans un sarchiasme l’abbé de Villecour à son pénitent.
- « Le sarchiasme est un alliage délicat de brocards et de railleries dont la médisance offre une profondeur jamais épuisée, une apparence de fiel toujours nouvelle, un amoncellement d’ordures chaque fois plus odoriférant. » Lettre de Pollinaire d’Yffignac sur l’art de bien accueillir les Visiteurs à Jehan L’Epineux.