Dictionnaire des nouveaux mots désuets

Tépideux, adj.

Tépideux, adj., du latin tepidus, tiède. Personne sympathique et décontractée n’étant guère encline à pointer des problèmes où à contrarier une quelconque opinion, fut-elle fausse. S’étend à toute chose procurant un certain agrément.

  • Un néaniais tépideux vomit tout au long de la transhebdomadée un tombereau de billets-impalpables remplis de môrosmes au moyen de son phronéphone. Il signifiait ainsi son contentement. La terre aurait pu s’effondrer qu’il ne s’en serait pas rendu compte, tant son hyper-connexion l’a déconnecté du réel.
  • Au cours de son dernier voyage en Afrique, le Président voulut faire accroire qu’il était tépideux en allant se vaularver au milieu d’une bacchanale. Comme on pouvait s’y attendre – hélas pour l’image de notre pauvre pays – il n’en récolta que risée et railleries. Auguste Lavallée.
  • Dans la vulguère, on estime bien souvent que le fait d’être tépideux est une vertu. Cependant, les personnes se parant de cet épithète, à y regarder de plus près, sont souvent fates et sottes.

En dérive Tépidité, n.f., fait d’être tépideux.

  • La vulguère, dont le dogme principal est le relativisme, a fait de la tépidité une vertu.

Proscopisme, n.m.

Proscopisme, n.m., du grec ancien πρόσκοπος, éclaireur: Le Proscopisme est une école de vie en pleine nature, en complément à l’éducation reçue au sein des familles, pour les arracher au vaularvement et conjurer les efforts de la vulguère d’en faire des néaniais. Cette pédagogie entend aider chaque jeune à devenir un adulte responsable, un catholique ardent et soucieux du Bien commun. On appelle microscopes les jeunes de 8 à 12 ans ayant fait une promesse dans le cadre du proscopisme. Les autres s’appellent les proscopes. Le terme « Proscope » peut également être employé comme adjectif.

  • « Être vivant, le proscopisme est d’abord une âme : une loi, une promesse, sans l’observation desquelles tous les brevets du monde ne feront jamais un proscope, et c’est ce dont tous les fondateurs ou chefs de troupes doivent bien se pénétrer. La pratique de la loi est le thermomètre de la vie proscope d’une troupe, et là où la bonne action n’est qu’une matière à développements oratoires ou à scies fraternelles, il n’y a pas de proscopisme. » P. Jacques Sevin.
  • La proscope est maîtresse de soi : elle sourit et chante dans les difficultés. Loi proscope.
  • Le proscope de Césarée est connu pour ses talents de rhéteur et d’historien.

Sarchiasme, n.m.

Sarchiasme, n.m., du grec σάρξ, chair, et χίασμα, poutres en forme de croix. Ironie amère et fielleuse, témoignant d’un usage fort subtil et raffiné, et réellement souverain de la langue française, et si mordante que celui qu’elle vise en est irrémédiablement marqué du sceau du ridicule le plus consommé, et meurtri de la vindicte qui l’accompagne. Le sarchiasme est analogue, au plan littéraire, au supplice du crucifiement : il offre une mort honteuse et douloureuse à la réputation de qui en est la victime par un procédé dont la cruauté le dispute à l’éclat.

  • « Mon Père, je m’accuse de n’avoir épargné quiconque à la Cour de mes redoutables sarchiasmes. » Louis de R., Duc de S.-S., pénitent anonyme.
  • « Comme un malheur n’arrive jamais seul, sa simple évocation provoque l’ennui », répliqua dans un sarchiasme l’abbé de Villecour à son pénitent.
  • « Le sarchiasme est un alliage délicat de brocards et de railleries dont la médisance offre une profondeur jamais épuisée, une apparence de fiel toujours nouvelle, un amoncellement d’ordures chaque fois plus odoriférant. » Lettre de Pollinaire d’Yffignac sur l’art de bien accueillir les Visiteurs à Jehan L’Epineux.

Vaularvement, n.m.

Vaularvement, n.m., de vautrement, et larva, cocon : fait de se reposer dans un confort douillet

  • Sandra Voltaire, afin de légitimer son amour du vaularvement, proclama qu’il existait un droit à la paresse.
  • Tyler, empêtré dans une mollesse l’inclinant au vaularvement, s’exclama d’une voix traînante: « Oh, demain, il faudra que je me lèverasse ! »
  • « Le vaularvement est à l’homme de la vulguère ce que la Vie éternelle était à nos pères. Aveuglé qu’il est par son confort, il en oublie sa vraie béatitude », soupira Henri-Jean Bott à son meunier, le farineux de la Baie, en constatant avec consternation que l’horizon de leurs contemporains se limitait à la retraite.

En découle le verbe se vaularver: se reposer mollement dans un confort douillet.

  • La paresse du duc de Vendôme était à un point qui ne se peut concevoir: il a pensé être enlevé plus d’une fois pour s’être opiniâtré dans un logement plus commode mais trop éloigné, et risqué les succès de ses campagnes, donné même des avantages considérables à l’ennemi par ne se pouvoir résoudre à quitter un camp où il se vaularvait à son aise. Mémoires du Duc de Saint-Simon, février 1706.

Parricorède, n.f

Parricorède, du latin parricus, enclos et raeda, charriot: lieu destinée à y garer des voitures.

  • La France, autrefois chantée de tous pour l’enchantement que procurait sa grande variété de paysages, devient, année après année, une alternance navrante de ronds-points, de lotissements sans âme, de monuments historiques en ruines, d’industries désaffectées et de parricorèdes toujours peuplés par cette horde de consommateurs qu’est devenu ce peuple qui jadis fut le premier du monde.
  • « Le HLM c’est l’enfer conditionné. On y joue du pick-up, du transistor, de la télé. Quand on fait sonner le réveil, y’a le voisin du dessous qui crie « Entrez ! » On frappe au plafond, au mur… On est deux mille fous, plus qu’à Saint-Anne. Et pourtant, on a tout pour être heureux : le chauffage pulsé, des frigidaires, un parricorède réservé, mais pas de murs, des cloisons !… La nuit on entend grincer les cosy-corners. On entend la France qui se repeuple… On pense à la Chine… On voit des dragons au plafond ». Michel Audiard, un idiot à Paris.
  • « La villa d’Hadrien, beau lieu aujourd’hui désacralisé par des restaurations indiscrètes ou par de vagues statues de jardin … sans parler d’une buvette et d’un parricorède ». Marguerite Yourcenar.

Catastrocrate, n.m.

Catastrocrate, n.m., du grec καταστροφή, désastre et κράτος, pouvoir: dirigeant menant son peuple au désastre.

  • « On va dans le mur, tu viens? » semblait demander le catastrocrate à son peuple lors de ses voeux annuels.
  • Les catastrocrates régnant en Occident depuis les années 1968 ont désormais pour seul but de reporter l’effondrement général à après leur trépas. D’où la nécessité absolue de garantir le système de retraites.

En dérive l’adjectif catastrocrate pour désigner les idées, paroles ou actions menant une société de tout niveau au désastre.

  • « La preuve que l’Eglise est une réalité divine, et donc indestructible, c’est qu’elle a survécu aux menées de ses pasteurs catastrocrates depuis vingt siècles. Nous n’avons donc pas à nous émouvoir outre mesure de l’intégrisme de la médiocrité qui sévit de la tête aux membres. ‘Des pierres que voilà, Dieu suscitera des enfants à Abraham’ « . Jehan l’Epineux, dans une lettre adressée à Pollinaire d’Yffignac.
  • Les lois catastrocrates, non plus élaborées par la raison, mais par des volontés avilies par toutes sortes d’intérêts contradictoires, ont durablement fait perdre à l’ordre juridique toute sa force.

En dérive le nom Catastrocratie pour désigner le système politique dans lequel les dirigeants sont plus soucieux d’intérêts particuliers que du Bien Commun et paissent leur peuple vers le gouffre.

  • “La catastrocratie se substitua à la démocratie dans tout l’Occident. La Vulguère parvînt ainsi à ruiner en quelques décennies ce que nos pères, héritiers de Rome, d’Athènes et de Jérusalem, nous avaient légué. Quitus Le Baron”.

Poncifier, v.

Poncifier, v. Emettre des banalités avec morgue et assurance, en péremptant et excluant d’emblée toute contestation tant sur la forme que sur le fond.

  • Le Marchonte, devant un parterre de plumitifs acquis à sa cause, poncifie avec outrecuidance pour faire admettre aux masses, par force rhetorrisme, de la nécessité de ses normes prétendument sanitaires. On pourrait presque parler ici de « Souverain poncif ».
  • Son Excellence, représentant la conférence épiscopale à la commission du synode, poncifia fort bien, en substituant l’esprit du monde à la Vérité éternelle.
  • « J’étais un peu agacé de cet argot mystique, creux et sonore, avec lequel poncifient des hommes comme Michelet, comme Hugo » Goncourt, Journal.
  • Au milieu de la catastrophe, le Marchonte poncifie les jours à la télévision, enfilant mensonges, approximations et bravades autosatisfaites, l’œil rivé sur son propre audimat et sur l’audience qu’il recueille sur les réseaux sociaux. Roland Jofflin

Gausape, n.f.

Gausape, n.f. du latin Gausapa, étoffe laineuse à poils longs: tricot de laine fermé. Synonyme de chandail.

  • Ma grand-mère me tricote tous les ans des gausapes qui, si elles témoignent de son amour, ne sont pas toujours du goût le plus certain.
  • Il est certaines coutumes dont nous ferions volontiers l’économie, comme par exemple ces ignobles gausapes de Noël qui, si elles ne peuvent nous ôter la joie que procure l’Incarnation du Verbe de Dieu, nous jettent tous les ans dans une certaine circonspection.

Parmi les gausapes existe notamment la gausape collovolve, munie d’un col roulé couvrant le cou.

  • La gausape collovolve est du plus grand intérêt, vêtement dont le col roulé permet de dissimuler le cou et l’impréparation gouvernementale.
  • « À gauche, à gauche du Parti radical, du Grand Orient et de la ligue des droits de l’homme, je vois… quelques évêques! Ils sont en civil, pourtant! C’est à ça que je les reconnais: ils ont la gausape collovolve » Jean-Marie Lipoune.
  • Le ministre de l’économie, pour montrer à quel point il était concerné par la précarité énergétique, se vêtit d’une gausape collovolve et devint la risée de toute l’interéticule.

Prébenditisme, n.m

Prébenditisme, n.m., du latin praebenda « qui doit être fourni »: désigne l’ensemble des actes délictueux voire criminels exécutés seuls ou à plusieurs, visant à s’enrichir en profitant des avantages que procure une quelconque fonction publique, en général élective. Peut s’appliquer aussi aux hauts ponctionnaires dans le cadre de leurs fonctions parapluibliques.

  • Les époux Roumély furent condamnés pour prébenditisme aggravé et, après s’être copieusement moqué des juges ayant bien inconséquemment aménagé leurs peines de prison, ils furent finalement invités à regagner leur geôle.
  • Le scandale des cabinets de conseils, dont l’ampleur dépasse de loin le coût des costumes de M. Garcillon, est un cas d’école de prébenditisme et de complicité médiatique, n’attirant que bien peu l’attention d’une presse de toute évidence acquise au Marchonte. Mais cela n’étonnerait que les gens ayant oublié les multiples affaires dans lesquelles les péripatéticiennes se sont guinquadées ces dernières années. Le caractère indifférand du traitement de ces affaires, comparé à l’infortuné ancien principal ministre du Président de Nagy-Bocsa, laisse songeur.

Dièselèxe, n.m.

Dièselèxe, n.m., du grec δίεσις, quart de ton, et λεξις, mot. Mot précédé du signe #, permettant de retrouver tous les messages qui le contiennent sur un site de l’interéticule.

  • Le dièzelèxe « AcadémieDésuète » n’est toujours pas, contre toute attente, au sommet des gazouillis des interéticulistes. Il convient de mettre un terme à cette injustice !