Niséricorde, n.f.

Niséricorde, n.f. du latin ni, non; serus, qui dure depuis des années; cor, cœur – Antonyme de miséricorde : forme d’abscompassion pour la misère d’autrui, générosité apparente qui naît de la pusillanimité ou d’une volonté plus ou moins consciente de plaire, par laquelle on fait montre d’un grand intérêt pour les misères morales d’autrui mais sans rien entreprendre pour l’aider à s’extraire de l’erreur. Bien souvent cela revient à encourager l’aveuglement du pécheur endurci ou à faire se relâcher les efforts du pécheurs pénitent en sacrifiant la vérité sur l’autel de la mondanité.

• La niséricorde est une fausse charité qui sert au sophiste à faire belle figure devant le monde en abscompatissant aux misères d’un pauvre diable enfoncé jusqu’au cou dans la fange de ses désordres moraux.
• Dans sa grande niséricorde, ce bon père, en défigurant la pensée de l’Aquinate pour justifier ses propres convictions, s’adressant à un parterre de pécheurs publics qui blanchissent régulièrement leurs âmes en finançant grassement son couvent, affirme sans rougir qu’après tout, le bon Dieu n’en demande pas tant.
• Nisericordes sicut Walter – adage courant dans le Saint Empire Romain Germanique.
• Niséricorde pour les ennemis de la miséricorde !
• « Bien qu’ils n’ont bien souvent que la miséricorde à la bouche pour justifier toutes sortes de turpitudes, nombre de prédicateurs modernes prêchent en fait la niséricorde, qui en est à la fois la contradiction et la profanation » – Abbé J. Herbottin – Enarrationes super Epistolas Apostolorum pro veritate catholicae et apostolicae fidei ac doctrinae adversus impia ac valde pestifera Walteri Kasperi dogmata, t. CXXI, p. 452, col D, l. 95.

L’homme qui agit selon la niséricorde est dit niséricordieux, qui peut être utilisé soit comme substantif, soit comme adjectif.

• « Suis-je le gardien de mon frère ? » est la question que pose le niséricordieux à celui qui lui reproche son attitude.